vendredi 17 juillet 2015

Donner, recevoir et rendre

Bonjour, Bonsoir à tous/ tes,

Aujourd'hui j'ai eu la preuve (une de plus) qu'il est bon de partager. Partager ce qu'on possède parfois, mais aussi bien plus simplement partager le bien qu'on pense des autres. Sans raison, sans attente, mais parce que dire du bien des gens qui le méritent (et ils sont si nombreux qu'on l'oublie trop souvent) ne peut vous apporter que du bien à votre tour. Et puis vous pourrez vivre parfois des moments merveilleux comme de voir le Bonheur de la personne qui a reçu vos mots positifs comme un vrai cadeau. Et, si vous avez autant de chance que j'en ai eu cette après-midi, votre partage spontané se transformera en échange et vous serez 'récompensé' du Bien que vous avez fait en disant simplement du Bien.

Vous voulez que je sois plus claire? Et bien, j'ai écrit un article sur le magnifique Hammam, la Touareg. Cet article a été partagé par Rachida, la maitresse des lieux, sur sa page facebook, ce qui a redirigé (pour l'instant) 600 personnes sur mon blog! Waa! En effet, pour ce genre de choses, vive les réseaux sociaux!

Du coup, comme je retournais avec plaisir dans ce lieu pour la deuxième fois (seule, tout simplement), j'ai décidé de remercier Rachida pour cet échange. Et, quelle ne fut pas ma surprise lorsque je l'entendis s' exclamer 'C'était vous!' et venir vers moi bras ouverts pour me remercier de mes mots qu'elle avait lus, relus et qui, visiblement, avaient été pour elle un réel cadeau.

Frissons. Larmes aux yeux. On ne s'attend pas toujours à ce genre d'échanges vrais et simples. 

Ensuite, je suis retournée dans son magnifique hammam. Et même si la première fois je ne me sentais déjà pas simple cliente, ici j'étais encore bien plus que cela puisque j'ai eu le Bonheur d'être invitée. Donner pour le simple plaisir de partager ce qu'on ressent (c'est ce que j'avais fait en écrivant l'article). Recevoir ensuite sans s'y attendre. C'est magnifique et c'est finalement la façon dont la société devrait fonctionner : un cercle vertueux d'échanges et non pas une consommation aveugle.

Durant ce deuxième passage au hammam, même plaisir. Je suis arrivée seule mais bientôt sont venus les regards avec d'autres, les sourires, quelques mots... Et comme j'avais décidé de ne pas prendre de gommage et de m'occuper seule de mes soins, j'ai finalement fini par me faire 'gratter le dos' par deux femmes que je ne connaissais pas deux heures plus tôt (ben, oui, se gratter le dos toute seule au final, ce n'est pas évident!).

En revenant en bus, j'ai croisé les enseignes d'un ou deux 'centres de beauté' décorés d'images de femmes couchées que des mains anonymes massent. Ces centres (même s'ils permettent déjà de prendre soin de soi, ce qui est capital), sont une version 'bien-être' d'une société de consommation absurde. "Restez seule, vous n'avez besoin de personne, vous pouvez acheter le bien-être". Voilà le message.

Mais nous ne sommes pas seules. Et nous ne pouvons pas l'être réellement. Assumer cette interdépendance, c'est enrichir nos vies. J'avais besoin d'être accueillie la première fois que je suis venue à la Touareg. J'en ai toujours besoin. Rachida l'a fait. J'ai su dire merci et mes mots lui ont certainement amené ce dont elle, elle avait besoin. Elle m'accueille donc à nouveau pour me remercier, j'y rencontre d'autres avec qui je partage, etc, etc. C'est ainsi qu'on retisse le lien social qui manque à notre société libérale et égoïste. C'est peut-être ainsi qu'on se sauve et qu'un jour on sauve le monde qui ne sait plus tourner rond. Allez savoir... Donc n'oubliez pas de prendre soin de vous!! Et apprenez à dire merci. Ce genre d'aveu et de 'dettes' nous enrichit plus qu'on ne le pense.

PS : si je veux aller plus loin, je pense qu'on peut relier ce genre d'échanges à la triple 'obligation' dont parle si bien Jean-Claude Michéa : "la « common decency », ce concept dont je trouve les origines dans l’anthropologie de Marcel Mauss quand il démontre qu’aussi loin que l’on remonte dans l’Humanité, le lien social ne se fonde pas sur le donnant-donnant mais bien sur les habitudes de donner, recevoir et rendre. Celles-ci ont toujours fondé la vie à l’intérieur de la famille, entre voisins, entre collègues de travail. Il y a des valeurs de générosité, de reconnaissance, de convivialité qui ne peuvent pas être privatisées intégralement.


 

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